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jeudi 7 août 2014

Tenir

Laissez moi vous compter le début d'une séance comme je les aime: contact, contrôle, choc et tout cela sous mon emprise, sous mes désires. J'ai longtemps hésité à écrire ce récit à la 3ième personne (elle, la soumise, l'attachée: celle que je prénomme "K"). Mais cela me place avec trop de distance avec elle. Le "tu" m'est nécessaire.




Une pellicule d'eau couvre le sol. Sur la pointe des pieds, tu as de la difficulté pour te tenir en équilibre. Tu es bien attachée par le haut, par le point de suspension. Mais la stabilité est difficile. Tes orteils glissent au moindre de tes mouvements. Tu te retrouves à tourner sur toi même, encore à la recherche d'une stabilité.

Enfin installée dans mes cordes, tu ne bouges plus. Je te laisse ainsi. Tourner sur toi même. T'observer. Ta pointe de pied, la dernière phalange de ton orteil est en contact avec le sol. Un sol humide et glissant.

Quelques minutes plus tôt, je cherchais à t'attacher les cheveux pour te basculer la tête en arrière. C'était ton cou que je voulais disponible et tendu. Tentative infructueuse, la corde glisse. "Il faut les mouiller !" Me suggères-tu. Qu'à cela ne tienne. Un verre d'eau plein est resté à porté de main. "Oh putain !" J'aime ce mot quand il sort de ta bouche. Je vide ce verre sur ta tête. L'eau coule sur tes cheveux, le long du visage, du cou, du dos, des seins, par l’intérieur de tes jambes, se répand sur le sol. Elle est fraîche. Je le sens. Je le vois sur sa peau et à sa réaction. Le sol est couvert d'une fine pellicule d'eau, glissante.

Une légère pression sur son épaule. Le déséquilibre est de nouveau rompu. Tu tournes et glisses à nouveau. Toujours cette pression des cordes.

Las de te voir en équilibre. Il me faut plus. Je n'ai plus besoin de retenir par le haut. Je dénoue la corde qui t'empêchait de tomber. Immédiatement je t'accompagne au sol. Le froid de l'eau fait réagir. Cela me donne quelques idées supplémentaires. T'étaler de tout ton long sur sol, te faire glisser. J'ai besoin de voir ton corps découvert parfois et attaché. Debout je peux mieux te voir. Mais tu n'es que attachée. Cela ne me suffit pas. J'attrape d'une main le point de suspension par lequel tu tenais en équilibre précaire. J'ai tout le loisir de te poser un pied sur la gorge. Je simule de t'étrangler avec la voûte plantaire. Je suis maintenant à mon tour en équilibre. Je tiens par ma main et mon pied. Quel doux moyen pour te posséder.

lundi 10 février 2014

Le gardien de la Voie est mon Maître.

Voici un texte que j'ai écris il y a quelques mois. Il m'a fallu l'avaler, le digérer et changer ma vision de la domination BDSM. D'une vision très grasse, très ingrate, trop sale et sans vie, cette digestion m'a transformée. Je tends vers une domination pure, sincère, sélective, propre et naturelle. Maintenant, je sais ce que vous attendez de moi et ce que j'aspire à vous faire ressentir lorsque vous être entre mes mains.

Vous avez dis "Maître" ? Mais avez-vous fait une réflexion sur le terme Maître ? Pourquoi et qui est Maître ? Qu'attendre d'un Maître ? Ce petit texte, je l'ai écris alors que je lisais un livre sur le budo -arts martial japonais. J'étais alors sur le point de lever un morceau du voile sur ce terme: "Maître".

"Le gardien de la Voie est le gardien de ce Lien [liaison mère], on pourrait dire que c'est là presque sa seule fonction, mais c'est un fardeau écrasant et une responsabilité cruciale, car s'il perd ou corrompt l'objet sacré ou si son état devient incompatible avec la possibilité d'établissement du lien, la Voie devient immédiatement inefficiente pour tous ceux qui la suivent. Inversement, tous ceux qui se détachent du gardien de la Voie perdent également immédiatement la possibilité d'établir le lien et donc n'ont plus la possibilité d'effectuer le "passage à la limite". - Comprendre l'essence du Budo.

"Aujourd'hui, je sais que ce gardien n'est plus à ma porté. Je recherche mon pilier. Le "Pont Flottant du Ciel", je me dois de le trouver moi. Mais quelles sont mes chances de le trouver ? Seul, dans cet univers.

"Je m'entoure de uke-s pour progresser et mettre le passage à ma porté. Ma carte est d'une couleur unie. Pas de trait, pas de point, pas d'orientation. Je tiens cette carte dans mes mains, je tâche de me rappeler quelques points remarquables. Mais suis-je au bon endroit ?

"Mes mots doivent vous sembler bien étranges. Je suis perdu. C'est tout. Ceux qui me comprendront pourront m'aider à franchir cet obstacle.

lundi 9 décembre 2013

The Good Manners of Rope

Partant du texte des bonnes manières suivant l’époque Edo, voici le code des bonnes manières avec les cordes.
(Avec l'autorisation de l'auteur, Bingo Shigonawa.)

Les Bonnes Manières des Cordes
par Bingo Shigonawa

Rope Manners
The Good Manners of Rope
by Bingo Shigonawa

Rope Manners
Attention à vos pieds
Ne jamais marcher sur les cordes d’une autre personne. La plupart des attacheurs prennent un grand soin de leurs cordes. Traiter ces cordes avec respect. Marcher dessus est une marque de non respect.
Rise your feet
Never ever step on someone else's rope. Most riggers care deeply for their rope and are very particular about it. Treating it with respect is expected, and stepping on it is truly rude and disrespectful.
Un mot
Comme vous ne marchez pas sur les cordes d’une autre personne, vous ne devez pas les toucher sans demander la permission. Même si vous faîtes cela dans une bonne intension ou pour aider la personne. Vous devez toujours vérifier si vous avez l’accord du propriétaire des cordes pour les toucher.
One word
As you are not to step on someone else's rope, you should also not touch it without asking for permission first. Even if you are driven by the good intention of helping tide it up,,
you should always check with the rope owner if it is ok to touch it.
3/7 d’espace
Si vous attachez proche d’une autre personne et que vous partagez le même espace, il est de bonne pratique d’occuper seulement les 3/10 de cet espace. Les 7/10 restants étant disponibles aux autres.
the 3:7 floor
When you happen to be tying in close proximity to someone else and share the same space, it is a good rule to focus on occupying only 3/10 of the space and leave 7/10 of the floor space to the others. If both parties focus on this, it will end up that both sides will be using exactly no more than half of the space and not interfere with each other.
Ne voler pas un modèle
Il est mal vu d’utiliser un modèle (homme ou femme) accompagné. Au minimum, la courtoisie impose que vous demandiez la permission. De plus, avant d’attacher, il est recommandé d’avoir la permission du modèle et de son partenaire.
(Don't be a) Princess/Bottom thief
Getting too intimate beyond necessity with a bottom (male or female) that already has a partner is a big no-no. At minimum, courtesy calls that contacts should be had after the partner has been informed and/or permission has been granted. And when applying rope, both sides’ permission should be received first.
Premier à s’excuser
Dans le cas où une corde a été appliquée sans accord préalable, n’accusez pas le modèle. Mais soyez prompt à vous excuser.
First apology
In the event that rope has been applied without previous knowledge (and permission) that the bottom had a partner, do not blame the bottom but be prompt in apologizing to clean up the air.
Accepter
Une fois l’attache faite, ne commencez pas à vous excuser des lacunes. Cela donne une mauvaise impression au modèle. Acceptez plutôt le résultat avec honnêteté.
No need for excuses
Once the tie is done, don't start making excuses for its shortcoming. It gives a bad impression to the bottom. Accept instead the result with honesty.
Parler les problèmes
Les problèmes ou autres événements qui surviennent durant une attache qui ne sont pas traités vont s’envenimer. Les questions doivent toujours être discutées sur place, sans passer outre. Ne pas agir d’une manière cavalière.
(Don't) Pull hair
Problems or other matter that come up during a tie and are not dealt with on the spot will fester and drag on. And will often get talked to unrelated parties.
Issues should always be discussed on the spot without dragging them on.
Don't act in ways that will "pull the hair from the back".
Ecarter quelqu’un
Il est mal vu d’écarter quelqu’un d’un conflit né de l'envie et du ressentie. Ceci n’est pas un comportement acceptable.
(Don't) Pull feet
Pulling someone's feet by dragging outsiders into a conflict born by envy and resentment,is not a welcomed behavior.
Même plante
Quelque soit notre orientation sexuelle, ou préférences, nous sommes tous des humains. Comme les plantes, même écrasées, nous endurons en grandissons. Tout comme une plante ne peut pas grandir sans racines (relations humaines) et sans feuilles (relations humaines) les deux ont besoin d’être nourri.
Same plant
No matter the sexual leaning, or preference, at heart we are all the same: humans. And like plants, even if stepped on, we endure and grow. However a plant cannot grow without roots (people) and leafs (people), and they both needs to be nurtured.
Les bonnes manières
Même pour des partenaires avec qui nous avons construit les liens, il viendra le temps de se séparer. Ne vous focalisez sur le ressentiment, la rancune, la haine ou le blâme comme la fin, mais considérez cela comme un nouveau départ. Passer à l'étape suivante c’est la «voie des bonnes manières".
The way of (good) manners
Even with partners with whom we have built a bond and have feelings for, there will come the time to part ways. Moving on to the next stage without carrying resentment, holding a grudge, hating or blaming is the "way of good manners".
Don’t focus on it as the end, but view it as a new beginning.

mardi 1 octobre 2013

Recit de Soumise T. lors d'un passage dans mes cordes

Invité lors d'une soirée au donjon de Wanda Von H., vers Lausanne, différents ateliers autour du BDSM ont été pratiqués. A plusieurs reprises, j'ai pu exercer mon kinbaku.

Soumise T. est passée dans mes cordes durant cette soirée. Elle a publié le récit cette séance. Le texte se trouve à cette adresse, sur le blog de Wanda Von H.:

Bonne lecture.
Image issue du récit.

mercredi 18 septembre 2013

Respecter

Porter le respect du modèle, de l’instant, du lieu.
Cette volonté de marquer une prise de conscience de l’existence d’une autre personne. Montrer à chaque instant la connaissance de l’union de 3 éléments, l’attacheur, la corde et le modèle. Une union telle une nécessité.

Le respect se marque à chaque moment qui nous porte. Le respect est dans le choix de la corde. Sa raideur, sa tension, sa forme, ses réponses lors de son touché sont autant de variables qui me décideront à choisir cette corde plutôt qu’une autre.

Ce respect est également présent lors de la préparation de la corde. Partir d’une corde brute. Penser à chaque étape, à chaque opération de l’avenir de cette corde. Le respect est présent. Il est nécessaire pour arriver à la perfection recherchée.

jeudi 12 septembre 2013

Toucher

Toucher une corde pour être soutenu vers la perfection recherchée.
Toucher une corde, c'est sentir le chemin que l'on va emprunter.
Toucher une corde, c’est la parcourir sur toute sa longueur.
Toucher une corde, c’est la glisser entre ses doigts avec une légère pression. Une pression pour sentir le chemin des torons l’un sur l’autre, l’un après l’autre.

Glisser sur les bosses, sur les nœuds de raboutages et sentir un mauvais passage des torons. Sentir un chemin qui va se révéler chaotique.
Glisser cette corde dans ses doigts repliés et sentir un échauffement afin que sa rugosité se révèle sous la brûlure. Cette brûlure que l’on s’afflige comme une punition, un rappel de notre égarement.
Glisser dans un sens puis dans l'autre et voir des fibres s'égarer dans l'air autour de nous. Se rappeler le chemin parcouru depuis.


samedi 7 septembre 2013

Une multitude d'unité

La corde se suffit. Dans mon sac, les cordes sélectionnées ne sont pas un ensemble. Ces cordes sont des unités. Des unités regroupées. Je peux me permettre d’utiliser chaque unité dans les formules qui me semblent les plus adaptées. Je peux me permettre de les regrouper ou de les garder unique. Je peux choisir qu’une corde sera ou ne sera pas utilisée à suite au travail effectuer précédemment. Ce travail qui nous a apporté, mon modèle, cette corde et moi, à cet instant et en ce lieu.

La sélection de ma corde n’est pas dans le hasard. La sélection de ma corde commence par ma projection dans l’instant, dans le lieu. Savoir qui je vais attacher. Savoir où je vais attacher. Avoir toutes ces connaissances avant l’instant me permettra d’avoir une harmonie.

mercredi 21 août 2013

Uki hashi

Point permettant le passage entre deux domaines. Il faut comprendre "uki" et "hashi" pour appréhender la définition.

"uki": homme au statut d'enfant, avec la notion de "nager dans son milieu", celui qui maitrise son environnement.
"hashi": passage qui élève.

Le franchissement n'est pas un nouveau départ mais bien l'accès à une dimension supérieure qui englobe et intègre toutes les dimensions inférieures. Ce nouvel état ouvre à quelque chose de plus grand conférant de nouvelles formes, ne détruit pas les domaines inférieurs mais les rend infinitésimaux.

lundi 22 juillet 2013

Accepter le bruit

Une dure réalité m’a heurté. Le doute m’assaille. Le doute m’emplit. Qu’elle voie ? Le bon chemin ?

Mon kinbaku se perd. Mon kinbaku se transforme et s’égare. Je regarde mes travaux, je ne vois que du brouillon. Je regarde mon modèle et mon travail. Je revois chaque passage de corde. Je repense chaque tension. Je ressens le moment de ce mouvement avec précision. De sa naissance, avec une tension issue du mouvement précédent, à sa fixation qui permettra la naissance d’un autre mouvement. Une joie m’envahit un court instant. Et un brouillon apparaît à mes yeux. Plus rien ne me parle. Je n’arrive plus à trouver le début ni la fin. Un charabia s’expose devant mes souvenirs.

M’excuser est la seule chose que je peux ressortir de mon travail. M’excuser n’est pas la solution. Accepter ce bruit.



13 décembre 2013


Retour après quelques mois de recherches, d’études et d’échanges. Retour sur ce doute qui m’a paralysé.

« Plus on va loin, moins on connait ».

L’apprentissage se fait par l’étude, la pratique, et l’expérience. Les premières progressions sont rapides et s’appréhendent rapidement. Lors de cette étape, nous empruntons des chemins que nous voyons s’étirer de nos pieds vers l’infini. S’étirer vers l’invisible, l’inconnu.

Avec la pratique, les chemins proches de nous deviennent familiers et prévisibles. L’esprit recherche l’exploration du nouveau. Ces chemins qui s’étirent si loin, pourquoi ne pas les emprunter ? Commence alors la découverte de notre monde. Un inconnu tant il est grand. Un ami tant il est proche de nous. Un monde que l’on perçoit sans voir. Un monde que l’on soupçonne sans imaginer.

« Qui sait se borner aura toujours assez ».

Il est temps de progresser avec réflexion, avec recherche et ordonnancement. Chaque chemin nous aspire. Il faut se freiner. Il faut absolument l’arpenter et savoir revenir en arrière. Atteindre une borne. Revenir. Suivre un autre chemin, un peu plus en avant, jusqu’à atteindre une borne. Revenir. Recommencer.

Ce brouillon est toujours près de moi. Il me rappel la difficulté de franchir une marche. Il me rappel la nécessité, avec la perfection que l’on recherche, de progresser dans le sacrifice.

mardi 25 juin 2013

Mes sommets, mon chemin, mes recherches

Comme une des seules choses que je sais bien faire : mettre un pied devant l'autre, un pied au dessus de l'autre, je gravis cette montagne.

Mon regard est perdu dans mes pensées. Mes jambes ont un rythme que je n'ai plus besoin de contrôler, un rythme dont je n'ai plus besoin d'avoir conscience.

Mon sac me pèse sur mon dos. Comme une volonté de ne pas partir, j'emporte un souvenir à chaque pas, un souvenir de vous. Mais inexorablement, les sommets me demandent.

Je suis parti ce matin sans voir là-haut, sans savoir là-haut. J'ai pris mon sac sachant que j'allais vers les nuages.

J'ai atteint ces nuages. Je les ai touchés. Je me suis mis sur la pointe de mes pieds, je me suis étiré de toute ma hauteur. Ma main a disparu dans cette substance.

J'ai senti une chaleur sur mes doigts. J'ai senti, plus haut, par delà cette épaisseur de nuage, il y a encore une montagne, un sommet. Alors j'ai remué mes bras. J'ai agité mes bras comme pour écarter ce brouillard au dessus de moi. J'ai vu ce que j'ai senti un peu avant.

Une vive lumière m’a éblouie. C’est une plaque, une roche lisse et brillante sous le soleil. Un miroir qui se dressait devant moi, au dessus de moi. Je n’étais pas encore arrivé, même si les nuages étaient là.

J'ai alors compris que je n'avais pas fini mon périple. J'ai alors compris que celui-ci serait difficile.

J’ai arrêté de bouger mes bras au dessus de moi. Je les ai remis sur les hanches. Les nuages ont repris leur place, me cachant de nouveau cette parcelle de paroi que j’ai pu voir.

Je sais qu’il y a un sommet au dessus. Je sais que ce sera difficile. J’ai remis mon sac sur mon dos, ce même sac chargé de souvenir et de vous. Je suis parti à l’assaut de cette paroi, vers un sommet.

jeudi 4 avril 2013

Vers mon Kinbaku

Réponse que j'ai faite à un modèle de bondage, suite à ma demande de retour de sa part, après un cours.

Nous sommes aujourd'hui assez évolués dans la pratique pour ne pas en rester à un simple ficelage des personnes. L’évolution de notre kinbaku (dans le sens de « à chacun ») ne pourra pas passer en gardant une distance, cette distance que nous avons pour ne pas confronter nos environnements, pour ne pas nous impliquer. Tu l’as très justement mis en avant « par nos rires et échanges complices » durant la session du « Ma », et nous serons encore confrontés à cela. Le jeu ou « play », devra trouver sa place dans la suite des cours. Nous constatons que le choix du modèle –et de l’attacheur pour le modèle- devient important.

Nous avons du mal à appréhender la notion de « Ma » dans notre culture beaucoup plus terre à terre. Cette corrélation entre deux choses opposées considérées comme la même chose, dans un état différent : le Ying et le Yang partout. La notion de subjectif et d’équilibre avec ces choses qui ne se touchent pas nous déroute énormément.

Le « Ma » donne un sens à toute une réflexion : la réalisation d’une envie, une recherche, atteindre un modèle.

L’attacheur et l’attaché. Mots aux champs sémantiques complémentaires suggérant l’action et la passivité. Il ne faut pas se méprendre. Action et passivité sont à traiter comme un état identique. Ces deux composantes ne peuvent s’ignorer et ne peuvent exister sans l’autre. Jamais l’un sans l’autre, jamais l’autre sans l’un. L’attacheur trouve son existence par l’attaché. Et l’attaché trouve son existence par l’attacheur. Ils ne peuvent se considérer plus important l’un que l’autre, l’autre que l’un. Chacun, dans leur état, recherche un chemin, une solution pour leur expression et devenir ce « un » : « attacheur-attaché ».

Pour nous, fétichiste de la corde, cette recherche d’élément unique passe par elle : la corde. Considérée comme notre prolongement, dans cette volonté de toucher sans toucher. Cette corde ajoute une dimension à notre réflexion. Le binôme évolue et s'agrandi : un trinôme qui ne peut vivre sans un des éléments qui le compose: « attacheur-corde-attaché », l’élément atomique de notre recherche. L’insertion de la corde entre les deux, composants, les deux états, n’est pas anodin. Ce trait d’union prend tout son sens : se lier, se toucher sans se toucher, se connecter sans se connecter.

L’élément atomique qui cristallise notre réflexion ne peut pas rester inerte. Notre besoin de sentir, de ressentir, ne passe que par la présence, le placement dans l’espace et dans le temps, par les mouvements, par les sons et l'espace séparant tous ces éléments : l'arrêt, la pause, le silence, la statique. Ils se succèdent et s'accordent pour former ce « tout » qui est le modèle, l'attacheur et la connexion physique, la corde.

Le « Ma » rythme cet échange. Il transforme un échange par sa dynamique, par sa statique.

La révélation du « Ma » nécessite un élément qui ne se voit pas mais qui se vie, se ressent et permet à une corde de s'exprimer. Cet état de connexion métaphysique qui est le reflet de la corde dans le monde du ressenti. Alors, il n’existe plus uniquement cet élément atomique qui est « attacheur-corde-attaché ». Un espace prend forme autour d’eux, un espace d’évolution.

Evoluer dans cet espace demande une énorme recherche. Une implication personnelle qui ne peut se faire sans tout ce chemin qui mène à la conscience de l’association des trois composantes de l’élément atomique. L’attacheur doit évoluer cet espace. L’attaché doit évoluer dans cet espace.

Le kinbaku ne peut vivre sans cet élément atomique, et ne peut s’exprimer sans cet espace. Le kinbaku prend vie. Et quoi de plus fort que d'avoir une vie face à soit, une vie en soit ?