jeudi 13 avril 2017

Saliver

Partir avec de ta salive sur mon vit encore un peu dur. Sur le pas de la porte, quelques secondes ont suffi. Nous aurions pu croire que j'allais emporter avec moi que l'odeur de ton con.

Il fait nuit. J’ai du m’arrêter au bord de la route.

Dans ma tête une mélodie lancinante, le film de David Lynch, “Twins Peaks”. Quelques notes que j’ai vu passer devant moi, au rythme des réverbères. La musique de fond c’est le vrombissement des voitures qui me dépassent à folle allure.

Je n’arrive plus à avancer. Je ne t’ai pas quitté. Je suis assis dans ma voiture, planté.

jeudi 6 avril 2017

L'autre

J’entre. La porte était fermée à double tours. Il est tard. Je le sais.

Sur ma chemise, il y a des marques de rouge à lèvres, des cheveux, des parfums qui ne m’appartiennent pas. Ni à toi. Mon torse et mon dos sont griffés. Elles ne sont pas de toi. Il y a des traces qui ne trompent pas. Je pourrais raconter n’importe quoi. Cela ne m’importe pas. J’ai décidé de revenir te voir sans te mentir. Non. J’ai décidé de revenir te voir et tout te raconter. Je laisse parler mes vêtements et les traces que je porte.

Dans cette chambre d’hôtel, je l’ai rencontrée, pour la première fois. Notre rencontre, elle ne l’a pas voulu, moi si. J’ai observé. J’ai échangé quelques mails avec elle, un numéro de téléphone, quelques textos. Cela aura suffit pour que je la retrouve dans cette chambre d'hôtel. C’est bien moi qui l’ai réservée. J’ai aussi payé le repas que nous nous sommes fait monter à la chambre, après.

Tu pourrais croire que j’ai fantasmé sur elle, sur ses formes, ses cheveux, ses seins, sa peau, son odeur. Tu me connais bien. Tu sais que j’ai voulu l’explorer, que j’ai cherché où la choquer, où la bousculer. Tu m’as suffisamment vu jouer pour savoir que tout contact sexuelle n’est pas possible sans que je cherche à donner honte.