Un téléphone se fait entendre dans le silence de la nuit. Je suis tiré de mon rêve en sursaut. Les yeux encore endormis, je regarde mon téléphone: un appel inconnu. Je regarde l'heure: 3:42 du matin.
J'ai laissé mon téléphone portable allumé avant de me coucher. Ce n'est pas mon habitude. J'étais trop fatigué hier soir. Que se soit par le téléphone ou par un message texto, un inconnu m'appelle régulièrement. Cette fois-ci, il me sort du lit en pleine nuit. C'est l'occasion pour moi de faire le point. Je vais dans la cuisine. Il reste un fond de café. Je le verse dans une tasse. Un passage dans le micro-onde me permettra de boire un café chaud tout en réfléchissant.
Je sais qu'il me regarde et qu'il m'observe. Je sais qu'il est derrière chacun de mes messages. Je sais qu'il est à l'affût de chacune de mes mises à jour.
L'inconnu |
J'ai découvert que mon agenda est sa base de travail. Cet inconnu l'utilise à bon escient. Je suis conscient que cet agenda lui permet de savoir où je me trouve, mais également là où je ne me trouve pas.
Dans son dernier message, via texto, il me propose une rencontre à 3. Ses fantasmes sont très évasifs et partent très vite vers des choses irréalisables. Ses messages se reconnaissent facilement et portent sa signature: la façon d'écrire et le choix des mots. Il lui a fallu une dizaine de messages et plusieurs appels téléphoniques pour arriver à cette conclusion: je ne le rencontrerai jamais en tant que inconnu.
Au début de notre échange, je proposais des prix exorbitants. Une autre façon de dire que je n'étais pas intéressé par ses idées. J'aurai été gagnant, au cas où... Mais cela m'aurai rapporté quoi ? Rien. L'inconnu ne souhaite pas la rencontre. Il souhaite ce jeu où il peut enfin contrôler une personne. A ce moment là, c'est mon tour. Tout à l'heure, ce sera le tour d'un autre ou d'une autre. Il fera le tour de son carnet d'adresse, bien fourni je n'en doute pas, et reviendra vers moi.
Je connais sa personnalité. Ses messages sont répétitifs et reviennent périodiquement. Malgré cela, il y a un échange. Même s'il tend à être un monologue. Il est très limité mais suffit, dans la multitude, pour dresser une image psychologique de cet inconnu. Les messages que je lui envoie spécifiquement via les différents canaux sont bien reçus. J'en ai la preuve. Grâce à cet échange limité, je sais où il est, je sais ce qu'il fait, je sais où il sera. Je sais également où il ne sera pas.
Peut-être l'ai-je reçu ? Peut-être ai-je fais une ou plusieurs session BDSM avec lui ?
Je ne réponds pas aux appels inconnus.
Dans son dernier message, via texto, il me propose une rencontre à 3. Ses fantasmes sont très évasifs et partent très vite vers des choses irréalisables. Ses messages se reconnaissent facilement et portent sa signature: la façon d'écrire et le choix des mots. Il lui a fallu une dizaine de messages et plusieurs appels téléphoniques pour arriver à cette conclusion: je ne le rencontrerai jamais en tant que inconnu.
Au début de notre échange, je proposais des prix exorbitants. Une autre façon de dire que je n'étais pas intéressé par ses idées. J'aurai été gagnant, au cas où... Mais cela m'aurai rapporté quoi ? Rien. L'inconnu ne souhaite pas la rencontre. Il souhaite ce jeu où il peut enfin contrôler une personne. A ce moment là, c'est mon tour. Tout à l'heure, ce sera le tour d'un autre ou d'une autre. Il fera le tour de son carnet d'adresse, bien fourni je n'en doute pas, et reviendra vers moi.
Je connais sa personnalité. Ses messages sont répétitifs et reviennent périodiquement. Malgré cela, il y a un échange. Même s'il tend à être un monologue. Il est très limité mais suffit, dans la multitude, pour dresser une image psychologique de cet inconnu. Les messages que je lui envoie spécifiquement via les différents canaux sont bien reçus. J'en ai la preuve. Grâce à cet échange limité, je sais où il est, je sais ce qu'il fait, je sais où il sera. Je sais également où il ne sera pas.
Peut-être l'ai-je reçu ? Peut-être ai-je fais une ou plusieurs session BDSM avec lui ?
Je ne réponds pas aux appels inconnus.
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