vendredi 15 mai 2015

Le lien - "Ratages"

Lors de mes lectures, j'ai trouvé le livre "Le Lien", de Vanessa Duriès. Vous devez connaître ce livre si vous avez "Histoire d'O" ou "Dolorosa soror". Ce récit possède un chapitre de 4 pages que je ne peux résister à placer ici. Il donne matière à réflexion, et pour moi exprimer ce que le BDSM est et n'est pas.









Ratages
 
Vivre pleinement sa sexualité, si l'on sort tant soit peu des sentiers battus et sillonnés par les autres, est un luxe qui n'est pas accordé à tous. La liberté sexuelle est davantage un concept médiatique qu'une réalité dans la France profonde. Et cela est encore plus délicat dans le domaine où nous évoluons, P et moi, fantasme des fantasmes, apothéose de la liberté sexuelle pour beaucoup d'être conditionnés par éducation frustrante -je sais que quoi je parle-, domaine qui suscite à la fois l'envie et la crainte, voire le dégoût chez les non-initiés qui tournent souvent autour du sadomasochisme comme s'il s'agissait d'une belle fille de joie, sans trouver le courage de l'aborder. La principale confusion de ces étrangers, en ce qui concerne les joies du cuir noir, réside dans l'amalgame qu'ils font entre le rituel, le positionnement affectif et psychologique du maître et de son esclave, et le banal échangisme pratiqué par des couples hâtifs qui ne se réunissent que pour éprouver leur jalousie, leur complaisance ou leur perversité. Nous n'avons jamais cédé aux pressions des échangistes qui se cachent parfois, tant bien que mal, sous de prétendues "invitations à caractère SM". Cela fut l'origine de quelques déboires et d'amères déceptions.

Combien de fois avons-nous été trompés par ces opportunistes qui croient trouver chez les adeptes de la soumission des pourvoyeurs pour leur débauche ? Le cliché de la femme esclave prêtée par son maître fait saliver bon nombre de solitaires en mal de perversions qui n'ont pour projet que de s'isoler avec l'esclave pour déverser un trop-plein de frustrations qu'ils accompagnent le plus souvent de mépris et d'insultes.Combien de kilomètres parcourus -P. n'hésite pas à traverser la France pour se rendre à une invitation qu'il a jugée intéressante, et nous parcourons quelquefois deux mille kilomètres au cours d'un week-end pour célébrer avec quelques amis une "fête du cuir" - pour nous retrouver face à un individu cauteleux et sournois qui n'a comme désire que d'utiliser la belle salope que je deviens alors pour les autres et dans le contexte bien précis de l'univers auquel P m'a initiée.

Faux manoirs réduits à l'état de banales chambres à coucher, fausses soirées rituelles animées par de vieux célibataires privées de femme "coopérative", faux maîtres sans autorité, faux pervers sans fantasmes. La publicité mensongère est monnaie courante aux abords du sadomasochisme pur et dur.

Il faut ajouter à cela les brutes épaisses qui croient dominer en cognant, les malades mentaux qui attachent leur proie et les abandonnent pendant des heures pour se masturber secrètement dans l’impossibilité de concrétiser quoi que ce soit, les escrocs qui demandent de l'argent pour prêter leur "équipement" réduit à une vague batterie de cuisine bricolée, les truqueurs qui louent les services d'une professionnelle pour faire croire qu'ils forment un couple d'initiés, les inévitables poseurs de lapins qui donne rendez-vous à l'autre bout du pays et ne viennent jamais, tous ceux qui ne souhaitent en faite que tirer un coup en vitesse, comme ils ont l'inconscience de l'avouer eux-mêmes avec le cynisme inhérent à leur libido primaire et leur culture sexuelle réduite à la lecture de quelques bouquins pornographiques de supermarché.

Cette grande misère sexuelle nous conforte dans notre choix : le sadomasochisme est un art, une philosophie, un espace culturel interdit aux menteurs et aux hypocrites assermentés.




Que les droits d'auteurs me soient notifiés afin que je puisse régulariser l'écriture de ce texte sur ce blog.
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lundi 20 avril 2015

Ferme la porte

Sur le lit traîne un magazine fétichiste ouvert. Sur une page, on peut voir la photo d'une femme couverte de latex, écarte ses jambes. Son sexe poilu est visible par le zip ouvert de sa combinaison. Le magazine provient des années 80, avec ses couleurs spéciales et un latex pas forcement des plus brillant.

Cette femme a été prise en flagrant délit avec un doigt égaré dans ses poils. Moi, je viens d'être pris en flagrant délit de faire une chose similaire.

- Entre. Ferme la porte.

mardi 7 avril 2015

Tes fesses

Ce matin, tu as dû avoir froid. A mon réveil, j’ai soulevé le drap qui nous couvrait. Juste en dessous de tes hanches, elles étaient toujours là, tes fesses. Elles avaient toujours cette fente qui partage leur rondeur et je me rappelle qu’une fesse, à l’origine, c’est une fente, une séparation. L’image de ton corps s’ouvrant à moi à surgit de cette fente. Je me rends compte que je n’ai pas pensé à me retenir de sauter dans cette faille.

lundi 6 avril 2015

Je n'étais pas dans la chambre n°58

A LIRE : "58" sur ce blog

Je me suis rêvé à être cet homme qui donne un pourboire. J'aurais alors possédé cette femme rousse.

J'aurai pu décrire comment je l'ai déshabillée, touchée, caressée, léchée, et fait jouir. J'aurai pu écrire mes ressentis lorsqu'elle c'est mise à genoux sans que je demande ou quand j'ai placé ma langue entre ses jambes, en son ventre, quand elle a saisie les coussins pour les mordre et étouffer ses cris, rentrer en elle, plusieurs fois, quand je l'ai roulée bondagée dans les draps devenus mouillé de sueur, de mouille et de sperme. Et cette image, qui ne me quitterait pas, du filet de bave qui lie son sexe à mon sexe lorsque je me suis retiré pour voir ce trou qui s'ouvrait.

J'aurai pu me mettre à rêver tout ça et le reste. Mais pourquoi rêver alors que cela est à porté, juste là, en face de moi, cette possession, ici, dans cette chambre, où la bonne passera plus tard.