Une dure réalité m’a heurté. Le doute m’assaille. Le doute m’emplit.
Qu’elle voie ? Le bon chemin ?
Mon kinbaku se perd. Mon kinbaku se transforme et s’égare. Je
regarde mes travaux, je ne vois que du brouillon. Je regarde mon modèle et mon
travail. Je revois chaque passage de corde. Je repense chaque tension. Je
ressens le moment de ce mouvement avec précision. De sa naissance, avec une
tension issue du mouvement précédent, à sa fixation qui permettra la naissance
d’un autre mouvement. Une joie m’envahit un court instant. Et un brouillon
apparaît à mes yeux. Plus rien ne me parle. Je n’arrive plus à trouver le début
ni la fin. Un charabia s’expose devant mes souvenirs.
M’excuser est la seule chose que je peux ressortir de mon
travail. M’excuser n’est pas la solution. Accepter ce bruit.
13 décembre 2013
Retour après quelques mois de
recherches, d’études et d’échanges. Retour sur ce doute qui m’a paralysé.
« Plus on va loin, moins on
connait ».
L’apprentissage se fait par l’étude,
la pratique, et l’expérience. Les premières progressions sont rapides et s’appréhendent
rapidement. Lors de cette étape, nous empruntons des chemins que nous voyons s’étirer
de nos pieds vers l’infini. S’étirer vers l’invisible, l’inconnu.
Avec la pratique, les chemins proches
de nous deviennent familiers et prévisibles. L’esprit recherche l’exploration
du nouveau. Ces chemins qui s’étirent si loin, pourquoi ne pas les emprunter ?
Commence alors la découverte de notre monde. Un inconnu tant il est grand. Un
ami tant il est proche de nous. Un monde que l’on perçoit sans voir. Un monde que
l’on soupçonne sans imaginer.
« Qui sait se borner aura
toujours assez ».
Il est temps de progresser avec réflexion,
avec recherche et ordonnancement. Chaque chemin nous aspire. Il faut se freiner.
Il faut absolument l’arpenter et savoir revenir en arrière. Atteindre une
borne. Revenir. Suivre un autre chemin, un peu plus en avant, jusqu’à atteindre
une borne. Revenir. Recommencer.
Ce brouillon est toujours près de
moi. Il me rappel la difficulté de franchir une marche. Il me rappel la
nécessité, avec la perfection que l’on recherche, de progresser dans le
sacrifice.