dimanche 16 février 2014

Fais-moi mal. Ne me lâche pas.

Quelques secondes peuvent suffire à l'expérience. Laissez-moi vous raconter comment j'ai ressenti un moment particulier. Le moment de commencer à attacher une personne...

"Une de mes main entoure ses poignets. Je tiens celle que je vais attacher. Dans mon autre main, j'ai ma corde. Je m'apprête à l'utiliser. J'avance une jambe. Ma partenaire se retrouve entre mes hanches. Je la tiens fermement.

"Dès le début, au premier contact, dès que je l'ai touché, j'ai senti son coté rebelle. J'ai senti qu'à la moindre chance que je lui laisserai, elle en profiterai afin de se rappeler à moi. Le mouvement de ma jambe lui signifie mon emprise sur elle. Une emprise qui se veut rassurante et fiable.

"Dans le mouvement elle attrape ma cuisse à pleine main. Elle a deviné que le contact de ma corde était imminent. Je sens la pression de sa main sur ma jambe. Elle est ferme et décidée. Je devais m'attendre à cette réaction. A bien réfléchir, ne l'ai-je pas attendu ? Je porte un fin pantalon. Il ne me protégera pas. Sa main se resserre comme un réflexe. Je commence à sentir une brûlure. Ses ongles traversent le tissu. Ils s'enfoncent dans ma chair. Pas de doute, c'est son dernier souffle. Comme dans un dernier mouvement, elle veut me rappeler la confiance qu'elle me donne. Celle de l'initiateur du voyage qu'elle va faire entre mes mains, entre mes cordes. Sa main se referme de plus en plus fort. La brûlure due à ses ongles est de plus en plus vive. Agrippée à moi, je la sens. Non, je ne la sens pas que physiquement. Je la sens en moi. J'ai bien compris le message qu'elle me porte par cette dernière action. La main me lâchera lorsqu'elle aura lâché-prise.

"J'aime cette situation. Par cette douleur ma partenaire me rappelle qu'elle attend fermeté et stabilité. C'est à la fois un rappel de confiance et à la fois un rappel de notre présence: "Toi ! Gare à toi. J'ai confiance en toi".

"Je réagis en laissant ma jambe en place. Une place toujours aussi proche de ma partenaire. Surtout ne pas me retirer. Cela reviendrait à lui dire que je ne la considère pas. Je la laisse enfoncer ses ongles dans ma cuisse et j'exulte de cette communication si intime, si provocante. Une pointe de masochisme que je n'apprécie que dans ces cas. J'écoute. J'entends.  

"Ma corde fait un tour autour de son poignet, puis un autre. Le temps de faire un nœud. Le temps de passer ma corde sur une de ses épaules, avec une bonne tension. Elle sait que je l'ai entendu. Maintenant elle en est sur. Elle ouvre sa main. La pression disparaît. Ma cuisse se libère. La brûlure me reste dans la chaire. Je ne cherche pas à bouger. Je suis toujours présent. Notre liaison devient cette corde. J’augmente sa tension."

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